Camille Claudel (1864 - 1943)

Née à Fère-en-Tardenois, Camille Claudel est la fille d’un administrateur. Elle modèle ses premières créations à l’adolescence et entre en contact avec le sculpteur Alfred Boucher (1850-1934), qui accepte de devenir son professeur. L’installation de sa famille à Paris en 1881, lui permet de suivre les cours de l’Académie Colarossi, et dès l’année suivante, elle a son propre atelier, partagé avec des amies. Cette même année, elle est présentée au directeur de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts, Paul Dubois, et elle expose le plâtre de La Vieille Hélène au Salon de la Société Nationale des Artistes Français (SNAF).

En 1883, elle rencontre Rodin, venu lui donner des cours en remplacement de son professeur Alfred Boucher, parti pour un voyage en Italie. Elle entre alors dans son atelier en tant que praticienne, et devient l’un de ses modèles, et sa maîtresse. En 1884, elle réalise le très beau buste de son frère Paul, Mon frère en jeune Romain. En 1888, elle rencontre Claude Debussy, s’installe boulevard d’Italie, et reçoit la mention honorable pour son plâtre de Sakountala, présenté au SNAF.

Durant la décennie 1888-1898, elle travaille énormément : Jeune Fille au chignon (1888) ; Buste d’Auguste Rodin (1889) ; La Jeune Fille à la gerbe (1889) ; étude pour La Valse (1892) ; Clotho (1893) ; La petite Châtelaine (1893) ; Les Causeuses (1894) ; L’Age mûr (1895) ; La Vague (1897). Elle expose aussi régulièrement à la Société Nationale des Beaux-Arts, créée en 1889, et dont Rodin est membre fondateur.

Elle rompt avec ce dernier en 1898, et rencontre Eugène Blot, son fondeur et fidèle soutien, en 1900. Elle poursuit une intense création : Persée et la Gorgone (1898) ; L’Hamadryade (1900) ; La Sirène (1904) ; Vertumne et Pomone (1905). Son frère Paul écrit l’article « Camille Claudel statuaire » pour L’Occident en 1905. Elle expose quelque mois plus tard avec Bernard Hoetger dans la galerie d’Eugène Blot.

A partir de 1906 commencent à se manifester des troubles (colères, destructions d’œuvres, goût pour la solitude liée à de la paranoïa…) qui conduisent à son internement en 1913. Elle expose néanmoins encore chez Eugène Blot en 1907 et 1908. Après trente ans d’internement, elle décède en 1943. Ses œuvres les plus représentatives sont présentées dans une salle du musée Rodin à Paris depuis son ouverture en 1919, selon la volonté de Rodin, auquel Mathias Morhardt avait soufflé cette idée.

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