Paul Cornet (1892-1977)

Paul Cornet est né le 18 mars 1892 à Paris et reste presque toute sa vie dans l’atelier de son père qui était peintre décorateur. En 1910, il entre à l’Ecole des Arts Décoratifs. Il fréquente alors l’atelier de Zadkine ou encore celui de Diego Rivera. Il est impressionné par l’art de Rodin, mais aussi, pour un temps, par les conceptions géométriques du cubisme (entre 1915 et 1922), comme le montre sa figure du Guerrier. Cependant, dès le début des années 1920, son art retrouve un aspect plus humain. Il disait : « Si je cherche la plénitude, je redoute avant tout la rondeur. » (cité in. J. Baschet, Sculpteurs de ce temps, Nouvelles éd. françaises, Paris, 1946). Il regarde alors avec intérêt les œuvres de Maillol et de Despiau.

En 1923, il présente Enfant sur le dos au Salon d’Automne. Trois ans plus tard, Femme nue allongée retient l’attention lors de son exposition au Salon des Tuileries. Entre 1929 et 1935, il enseigne à l’Académie Scandinave. Il reçoit le Grand Prix de Sculpture en 1932 pour Femme nue assise et cette même année, la galerie Bernier organise une exposition monographique en son honneur.

Par la suite, il évolue vers un art aux proportions plus amples tel que l’illustrent Pomone ou Vénus et l’Amour, réalisée pour une niche de l’Orangerie de Meudon (vers 1942). Il reçoit également la commande d’une grande figure pour le Palais de Chaillot en 1937 ; d’une figure pour le Panthéon ou encore pour l’église Saint Thomas d’Aquin (c. 1942). Entre 1954 et 1955 il réalise le Mémorial de Tulle à la mémoire des victimes de la seconde guerre mondiale. En 1964 il participe à une exposition avec le « Groupe des Neuf » à la Galerie Vendôme à Paris.

L’art de Cornet est purement sensitif, il procède de l’émotion et ne porte aucune marque d’intellectualité : « Il faut être sensible, humain, touché sans cesse par la nature. Je ne peux pas travailler loin de la nature, je veux dire sans le modèle vivant. C’est un levier. Il faut se montrer bien entendu imitateur, mais simplificateur. Il faut regarder la nature mais la dépasser. Il faut arriver à travailler en ne pensant plus qu’on fait de la sculpture… » dit l’artiste (cité in. Formes et Couleurs, « Visite à l’atelier de Paul Cornet » par J. Freteval, n°2, 1943). Malgré une personnalité discrète et humble, ses œuvres sobres et sincères suscitent l’admiration et le sculpteur ne tarde pas à être reconnu comme faisant parti des grandes figures de la sculpture indépendante. Vers la fin de sa vie il reçoit encore les Prix Wildenstein (1967) et Paul-Louis Weiller (1972). Il s’éteint le 10 avril 1977.

 
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