Chana Orloff (1888-1968)

Chana Orloff, née le 12 juillet 1888 dans un petit village d’Ukraine, émigre avec sa famille en Palestine en 1905. Cinq ans après, elle s’installe à Paris, où elle exécute de nombreux dessins de mode, en vue de préparer un diplôme pour enseigner la couture en Palestine. Mais l’année suivante, elle entre à l’Ecole nationale des Arts Décoratifs, et se met à la sculpture à l’Académie Vassilieff de Montparnasse. Elle fréquente tout naturellement Apollinaire, Braque, Cocteau, Picasso, Léger, Modigliani… et change complètement d’orientation. En 1913, elle participe pour la première fois au Salon d’Automne, où elle expose deux bustes en bois, et en 1915, la galerie Bernheim-Jeune présente quelques-unes de ses sculptures. L’année suivante, elle épouse le poète polonais Ary Justman, qui décède en 1918 de la grippe espagnole, la laissant seule avec un fils âgé d’un an.

Après la guerre, elle expose aux Salons des Indépendants et des Tuileries, et reçoit ses premières commandes de portraits, genre qu’elle affectionne. Elle livrera plus de trois cents bustes au cours de sa carrière. En 1925, elle est naturalisée française et devient Chevalier de la Légion d’Honneur. En 1927, la toute première monographie sur son travail par E. Des Courières paraît chez Gallimard, alors qu’elle vient d’installer son atelier villa Seurat, à proximité du parc Montsouris.

A la fin des années 1920 et au début des années 1930, elle voyage aux Etats-Unis et en Israël, et tisse des liens artistiques solides avec ces deux pays. Elle expose avec succès : en galerie à New York en 1928 ; au musée de Tel-Aviv en 1935. En 1937, à l’occasion de l’Exposition Internationale des Arts et Techniques à Paris, a lieu une exposition majeure au Petit Palais, intitulée « Les Maîtres de l’Art Indépendant » : elle y expose une vingtaine de sculptures.

Durant la deuxième guerre mondiale, elle reste dans un premier temps à Paris, où elle travaille à de petites œuvres qu’elle nomme les « sculptures de poche ». Puis, prévenue de son arrestation imminente en décembre 1942, elle part se réfugier en Suisse, où elle produit une cinquantaine de sculptures jusqu’à son retour à Paris en 1945. Elle y retrouve son atelier complètement saccagé.

Agée d’une quarantaine d’années, Chana Orloff jouit d’une réputation internationale, et son œuvre est présenté à Amsterdam, Chicago, New-York, Oslo, San Francisco. Elle va travailler en Israël, suite à la création de l’Etat en 1948, pour des monuments relatant l’histoire du pays. Et les grandes villes d’Israël accueillent une rétrospective de son œuvre en 1961. En 1968, Chana Orloff se rend à Tel Aviv pour une exposition organisée par le musée à l’occasion de ses quatre vingt ans. Lors de ce séjour, elle tombe malade et décède dans cette ville.

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