Manuel Martinez Hugué dit Manolo

Femme embrassant 1924

Anneau de foulard (porté par Manolo)
Épreuve en argent
H. 2,5 cm ; D. 2,5 cm

Provenance

  • Barcelone, collection particulière

Bibliographie

  • 1974 BLANCH : Blanch, Montserrat, Manolo, Sculptures, Peintures, Dessins, Éditions Cercle d’Art, Paris, 1974, n°298, p.152 (épreuve du musée Thermalia, Caldes de Montbui).
  • 1983 EXPOSITION : Manolo de Céret a Caldes de Montbui, Ajuntament de Caldes de Montbui, Ajuntament de Céret, Barcelone, Diputació de Barcelona, mai-juin 1983, p. 21, n°22, repr.
  • 1990 EXPOISTION : Manolo Hugué, Barcelone, Museu d’Art Modern, 16 février – 15 avril 1990, p.152, n°109, repr. (Exemplaire du musée Thermalia, Caldes de Montbui)
  • 1992 BLANCH : Blanch, Montserrat, Manolo Hugué, Gent Nostra, 1992, p.42, repr.
  • 1995 EXPOSITION : Manolo Hugué (1872-1945), Mont-de-Marsan, musée Despiau-Wlérick, 28 juin-4 septembre 1995, Pontoise, musée Tavet-Delacour, 16 septembre-26 novembre 1995, n°56, p.66.
  • 1997 EXPOSITION : Manolo Hugué, Escultura, Pintura y Dibujo, Madrid, Centro Cultural del Conde Duque, janvier – février 1997, p.72, repr.
  • 2005 RAMON : Ramon, Artur ; Vallcorba, Jaume, Album Manolo Hugué, Barcelone, Quaderns Crema, 2005, p.154, repr. (Exemplaire du musée Thermalia, Caldes de Montbui).

Autres épreuves en argent connues

Manuel Martinez Hugué, dit Manolo, est né à Barcelone en 1872 dans une famille modeste. En 1900, il décide de quitter son pays d’origine pour se rendre à Paris. Sur le conseil de Francisco Durrio, dit Paco Durrio (1868-1940), sculpteur et orfèvre basque installé à Paris, il travaille pour le fabricant de bijoux parisiens Arnould et Vin. Dans une lettre de 1919 adressée à Daniel-Henry Kahnweiler (1884-1974), il raconte : « À cette époque, j’allais souvent au Louvre où tout ce que je voyais se traduisait en vagues pendentifs et boucles de ceintures que je travaillais dans du plâtre et quand ils étaient faits, je les promenais dans Paris, rentrant dans toutes sortes de boutiques qui souvent n’avaient rien à voir avec mon affaire. »
Dans un premier temps, Manolo dessine et les orfèvres réalisent. Puis, il décide de créer lui-même des bijoux plus personnels selon des techniques sculpturales acquises durant sa formation, à partir de modèles en plâtre ou terre. Les premiers bijoux de Manolo, dans un style symbolique et décoratif, représentent des insectes élancés, de gracieux oiseaux, et de sensuels visages et corps féminins, des sujets typiques de la bijouterie Art Nouveau.
 
A partir des années 1910, la création de bijoux se fait plus rare chez Manolo. Il reprend cette activité plus tard, dans le courant des années 30. Cependant, il réalise cet anneau de foulard en 1924 pour son usage personnel. A cette période, il crée aussi une bague pour sa femme, Totote, reprenant une composition similaire[1]. L’artiste est alors établi à Céret et bénéficie d’un contexte propice pour créer. Le style des bijoux est désormais bien différent de ceux de la période parisienne. Ils apparaissent comme le prolongement de son œuvre sculpté avec des thèmes et compositions similaires. Les petits et singuliers formats imposés par la bijouterie lui permettent d’exprimer pleinement son intérêt pour les corps contorsionnés et les cadres contraignants. Ici, le visage féminin apparait de trois-quarts face et tourné sur l’épaule gauche ; les bras sont croisés autour du visage, embrassant le vide de l’anneau ; la main droite est posée à plat sur le front. On retrouve une composition proche dans une pierre sculptée par Manolo en 1923[2]. Par ailleurs, le musée de Catalogne à Barcelone conserve un autre anneau de foulard dont la composition est similaire à celui que nous étudions mais avec des lignes plus précises et affirmées : le rendu en est très différent.
 
Notre anneau de foulard est celui que Manolo portait. Il est visible sur de nombreux portraits de l’artiste (voir la photographie de 1935 reproduite in. Ramon, Artur, Album Manolo Hugué, Barcelone, Quaderns Crema, 2005, p.310).
 
Entre 1912 et 1933, Manolo est sous contrat avec le marchand Daniel-Henry Kahnweiler. Leur accord stipule que toute la production de Manolo revient au marchand, moyennant une mensualité. L’anneau en argent a été créé dans ce contexte commercial mais en l’état actuel de nos connaissances, nous ne pouvons affirmer qu’il s’agit d’une édition dirigée par Kahnweiler.

[1] 1974 BLANCH, n°283 : Bague de Totote, 1924-1926, or, H. 1,8 cm, Mas Manolo, Caldes de Montbuy, p.150, repr.
[2] 1974 BLANCH, n°99 : Buste de femme, 1923, pierre, H. 14 cm, Galerie Louise Leiris, Paris, p.68, repr.