Manuel Martinez Hugué dit Manolo

Homme aux castagnettes 1930

Broche
Épreuve en argent
H. 3,2 ; L. 6,7 cm

Provenance

  • Barcelone, collection particulière

Bibliographie

  • 1974 BLANCH : Blanch, Montserrat, Manolo, Sculptures, Peintures, Dessins, Éditions Cercle d’Art, Paris, 1974, n°292, p.151 (épreuve du musée Thermalia, Caldes de Montbui)
  • 1983 EXPOSITION : Manolo de Céret a Caldes de Montbui, Ajuntament de Caldes de Montbui, Ajuntament de Céret, Barcelone, Diputació de Barcelona, mai-juin 1983, p. 22, n°24, repr.
  • 1995 EXPOSITION : Manolo Hugué (1872-1945), Mont-de-Marsan, musée Despiau-Wlérick, 28 juin-4 septembre 1995, Pontoise, musée Tavet-Delacour, 16 septembre-26 novembre 1995, n°61 ; p.63, repr. (Épreuve du musée d’art moderne de Barcelone)

Autres épreuves en argent connues

 
Manuel Martinez Hugué, dit Manolo, est né à Barcelone en 1872 dans une famille modeste. En 1900, il décide de quitter son pays d’origine pour se rendre à Paris. Sur le conseil de Francisco Durrio, dit Paco Durrio (1868-1940), sculpteur et orfèvre basque installé à Paris, il travaille pour le fabricant de bijoux parisiens Arnould et Vin. Dans une lettre de 1919 adressée à Daniel-Henry Kahnweiler (1884-1974), il raconte : « À cette époque, j’allais souvent au Louvre où tout ce que je voyais se traduisait en vagues pendentifs et boucles de ceintures que je travaillais dans du plâtre et quand ils étaient faits, je les promenais dans Paris, rentrant dans toutes sortes de boutiques qui souvent n’avaient rien à voir avec mon affaire. »
 
Dans un premier temps, Manolo dessine et les orfèvres réalisent. Puis, il décide de créer lui-même des bijoux plus personnels selon des techniques sculpturales acquises durant sa formation, à partir de modèles en plâtre ou terre. Les premiers bijoux de Manolo, dans un style symbolique et décoratif, représentent des insectes élancés, de gracieux oiseaux, et de sensuels visages et corps féminins, des sujets typiques de la bijouterie Art Nouveau.
 
A partir des années 1910, la création de bijoux se fait plus rare chez Manolo. Il reprend cette activité plus tard, dans le courant des années 30, pour offrir ses créations à sa femme Totote ou à sa fille adoptive, Rosa. Mais le style est alors différent de la première période. Les compositions des bijoux sont à l’image de son œuvre sculpté. Notre broche en argenta été réalisée dans cette seconde période, en 1930, alors qu’il est installé à Caldas de Montbui où il se remet d’une crise de polyarthrite aigue.
 
D’autres broches de cette période sont connues, conservées au Museu Nacional d’Art de Cataluyna : Vénus devant son miroir , Femme jouant de la harpe, ou Buste d’homme, dont la composition est similaire à la nôtre.
 
Ces différentes broches intègrent le vide dans la composition. Elles témoignent du goût de Manolo pour les cadres contraignants et les corps contorsionnés. Notre Homme aux castagnettes est vu de dos, le visage de profil tourné vers la droite alors que ses bras sont relevés vers la gauche au niveau de l’épaule. Ce mouvement dynamique, tout en oppositions, rappelle les poses de nombreuses figures de danseurs, toréadors, pasteur, etc… qui peuplent l’œuvre sculpté de Manolo. La finesse des doigts repliés sur les castagnettes, confère grâce et expressivité à cette petite sculpture montée en broche.
 
Entre 1912 et 1933, Manolo est sous contrat avec le marchand Daniel-Henry Kahnweiler. Leur accord stipule que toute la production de Manolo revient au marchand, moyennant une mensualité. La broche en argent a été créée dans ce contexte commercial mais en l’état actuel de nos connaissances, nous ne pouvons affirmer qu’il s’agit d’une édition dirigée par Kahnweiler.