Alfred Jean Halou (1875-1939)

Né le 20 juin 1875 à Blois, Alfred Jean Halou meurt en 1939 à Paris. Il est le fils d’un sculpteur réputé : Alfred Jean Baptiste Halou (1829-1891) qui fût le camarade de Jules-Aimé Dalou et d’Auguste Rodin.

 

Halou fils commence donc son apprentissage dès l’âge de 13 ans, dans l’atelier de son père, à Blois. Puis, quelques années après la mort de celui-ci, il part s’installer à Paris où il poursuit son apprentissage dans les ateliers du céramiste Alexandre Bigot, de Dalou, d’Alexandre Charpentier et de Rodin avec lequel il collabore entre 1903 et 1911. Le maître de Meudon lui confie la réalisation de grands travaux tels que des sculptures décoratives pour la villa du baron Vitta à Evian. Le jeune sculpteur réalise alors trois frontons de pierre sur le thème des Saisons ainsi que deux larges jardinières entourées de groupes d’enfants, ensemble qui sera exposé au Musée du Luxembourg en février 1905. A cette époque, il obtient une bourse de voyage pour l’Italie. Puis, il rencontre Lucien Schnegg et s’allie à son groupe qui prône l’union de la sensibilité et de la construction architecturale dans l’œuvre. Il enseigne la taille de la pierre à Charles Despiau. Ensuite, Halou s’émancipe de tout ascendant et commence à travailler pour lui. Il va alors créer des nus d’une grande puissance, « d’une chaude inspiration, où la forme vibre et se tend » (A.-H. Martinie, in. La sculpture, éd. Rieder, Paris, 1928) tels Baigneuse s’essuyant (1909), Vénus se dévoilant (1910) ou Nymphe accroupie (1911).

 

Jean Halou est un sculpteur très apprécié par ses contemporains et participe aux principaux Salons parisiens. A partir de 1901, il expose à la Société Nationale des Beaux-Arts. Il est présent au Salon des Tuileries et est l’un des membres fondateurs du Salon d’Automne en 1905. Il reçoit en outre des commandes d’œuvres monumentales telles que la réalisation de Monuments aux morts, notamment dans sa ville de Blois où il est l’auteur du Monument de la guerre de 1870 et du Monument Dessaigne (dans l’hospice principal), ou encore à Oucques (Loir et Cher) avec le Monument à l’adjudant Vincenot. Mais son travail enchante surtout lorsqu’il crée ses petites statuettes féminines. Ses femmes, plantureuses, vigoureuses, calmes et sensuelles sont plus proches du style de Maillol que de celui de Rodin. Halou s’inscrit alors pleinement dans le contexte de la nouvelle sculpture indépendante, émancipée du modernisme et de Rodin.


Des œuvres de Jean Halou sont conservées dans les musées du Luxembourg, de Francfort, Berlin, Buenos Aires ou encore aux Musées d’art moderne de la Ville de Paris, de Lyon (Nymphe accroupie). Mais c’est surtout à Blois, dans la ville natale du sculpteur que l’on trouve le plus grand nombre de ses œuvres, au Musée des Beaux-Arts du château de Blois.
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