Arlette Ginioux

L'Athlète

Epreuve en bronze, n°1/8
Fonte à la cire perdue Coubertin
Signé : arlette Ginioux
H. 57 ; L. 21 ; P. 15,5 cm

Exposition

  • Mont-de-Marsan, musée Despiau-Wlérick, 9 août 2014 – 1er février 2015, n°4.

Bibliographie

  • Arlette Ginioux Rétrospective, catalogue d’exposition, Mont-de-Marsan, musée Despiau-Wlérick, 9 août 2014 – 1er février 2015, L’atelier des Brisants, 2014, p. 30, repr.
 
L’Athlète s’inscrit dans un ensemble d’une demi-douzaine de figures debout de la sculptrice. Chacune d’entre elles possède une posture aussi marquée que construite, et saisit le spectateur par son expression puissante : L’Adolescente (1970) apparaît comme une plante qui a poussé trop vite ; Mauricette (1971) évoque une figure de la Force touchée par le Désespoir ; de Marie debout se dégage un sentiment de fragilité extrême ; le corps d’Assoumana semble irradier d’humilité ; Osiris, figure terrienne et croyante, peut être assimilé à une allégorie de la Paix ; enfin, Eve (1995) est certainement la gardienne d’un terrible secret. Toutes ces figures absorbent le regard par la qualité de leur présence.
L’Athlète ne déroge pas à cette règle : il se campe devant nous dans une attitude à la fois fière et décontractée. Son corps, s’il semble fatigué, n’en est pas moins animé par la force brute qu’il contient, d’une rare pureté. Son ancrage dans le sol, ou encore l’impression de puissance qu’il transmet au spectateur, se retrouvent dans la figure de l’Orage (1947) de Germaine Richier (1902-1959).
 
D’un point de vue stylistique, L’Athlète appartient à ce que l’on peut nommer la « sculpture impressionniste », dont les premiers grands représentants au tournant du XIXe au XXe siècle, sont Edgar Degas (1834-1917) et Medardo Rosso (1858-1928). Cette « sculpture impressionniste », forte d’une construction plastique très précise, et dont le traitement de surface parait inachevé, fait affleurer les grandes émotions humaines.
L’ensemble des figures debout d’Arlette Ginioux présente cet aspect très modelé, où l’empreinte de l’artiste reste visible. À ce propos, Arlette Ginioux précise : « Je cherche avant tout la grandeur, le rapport juste, l’architecture. Que l’aspect soit fini m’importe peu »[1]. Et la sculptrice de citer Claude Roger-Marx : « Chaque œuvre d’art est d’abord le portrait de son auteur et l’aveu de son comportement »[2].

[1] Entretien de l’artiste avec Marie Flambard, dans Arlette Ginioux Rétrospective, catalogue d’exposition, Mont-de-Marsan, musée Despiau-Wlérick, 9 août 2014 – 1er février 2015, L’atelier des Brisants, 2014, p. 24.
[2] Ibid, p. 20.