Arlette Ginioux

Le Légionnaire, buste de Gonish 1966

Épreuve en bronze, n°2/8
Fonte à la cire perdue Coubertin
Signé A. Ginioux
H. 36 ; L. 19 ; P. 23 cm

Bibliographie

  • 2014, CATALOGUE : Mont-de-Marsan, musée Despiau-Wlérick, Arlette Ginioux. Rétrospective, L’atelier des Brisants, 2014, repr. p. 28.

Expositions

  • Arlette Ginioux. Rétrospective, Mont-de-Marsan, musée Despiau-Wlérick, 9 août 2014 – 1er février 2015, p. 28.
  • 59e Salon de Charenton, Charenton, Espace Art et Liberté, 19 janvier – 11 février 2012, n° 9.
 
« Arlette Ginioux vous êtes la femme la plus douée que je connaisse et je suis heureux de vous l’écrire et j’accompagne cette déclaration de l’amitié la plus vraie. J’ai toujours plaisir à rencontrer le talent et j’espère que vous n’avez pas encore dit tout ce que j’espère de vous. Vous êtes la plus douée incontestablement. Continuez. »[1]
 
En 1965, Charles Auffret (1929-2001), qui enseigne à l’académie Malebranche, reçoit le prix international de sculpture Paul Ricard. Le prix offre au lauréat de passer une année sur l’île de Bendor (littoral méditerranéen). Il s’y installe avec son épouse la sculptrice Arlette Ginioux. Au cours de ce séjour, cette dernière fait la rencontre de « Gonish », ancien légionnaire, dont elle décide de faire le buste. Marginal, ce dernier vivait sur les collines de Bandol dans une modeste cabane, tout en travaillant pour un restaurant situé sur l’île.
 
De nombreuses études ont été réalisées pour ce buste, dessins et gravures, au cours de multiples séances de poses. Pourtant, l’exécution même du buste s’est faite rapidement, « allant de soi » selon l’artiste. Et justement, si la sculptrice a réalisé son buste si facilement, c’est parce qu’elle a réussi à capturer la vie intérieure de son modèle, ce qu’elle souhaite transmettre à travers son art : « Je cherche à rendre l’âme du modèle palpable. Rodin disait que faire un buste est la chose la plus difficile en sculpture. On ne peut pas tricher. Il faut savoir manier le vocabulaire, le langage abstrait. Il faut trouver l’architecture et saisir le modèle. Je cherche à partager mon émotion dans un langage simple. […] Je cherche à créer des modèles intemporels. Chacun a sa vérité. […] Et la beauté se trouve dans la vérité. »[2]
 
D’un point de vue stylistique, Le Légionnaire appartient à ce que l’on peut nommer la « sculpture impressionniste », dont les premiers grands représentants au tournant du XIXe au XXe siècle, sont Edgar Degas (1834-1917) et Medardo Rosso (1858-1928). Cette « sculpture impressionniste », forte d’une construction plastique très précise, se caractérise par un traitement de surface comme ébauché, qui fait affleurer les grandes émotions humaines. À ce propos, Arlette Ginioux précise : « Je cherche avant tout la grandeur, le rapport juste, l’architecture. Que l’aspect soit fini m’importe peu »[3].
 
Un dessin préparatoire à la mine de plomb du Buste du Légionnaire est conservé dans une collection particulière européenne. L’épreuve en bronze du buste numérotée 1/8 se trouve également dans une collection particulière européenne.

[1] Propos du sculpteur Robert Couturier (1905-2008), septembre 2003.
[2] Entretien de l’artiste avec Marie Flambard, dans Arlette Ginioux Rétrospective, catalogue d’exposition, Mont-de-Marsan, musée Despiau-Wlérick, 9 août 2014 – 1er février 2015, L’atelier des Brisants, 2014, p. 24.
[3] Ibid.